Cette vidéo que Mika Denissot a publié hier matin m’a profondément touché…
Victime du tremblement de terre à Bali, il a perdu sa fille et sa maison.
La situation et l’émotion de cet homme, Nioman Puja, dont la maison s’écroule sur sa petite dernière sans qu’il ne puisse rien y faire, est un coup au coeur… ❤️🩹
Il n’est jamais juste qu’un enfant parte avant ses paranges.
JAMAIS.
Et même si ça se passe à des milliers de kilomètres de chez nous et qu’on n’a pas personnellement subi de tremblement de terre ni la perte d’un enfant, cette injustice que Wayan Puja et sa famille ont à surmonter fait directement écho aux deuils en cascade que nombre d’entre nous vivons déjà ou allons être appelés à vivre…
Le deuil de nombre de relations, de libertés, de droits… et surtout, de vies fauchées par l’ignominie d’un pouvoir qui n’a cure de la Vie.
Pour qui sait observer les signes des temps, tout prête à penser que les injustices risquent de s’accentuer nettement dans les prochains mois, tant pour des raisons géo-climatiques que criminelles… Et ce, partout dans le monde.
Ce sera certainement dur, peut-être même très dur, y compris pour les plus courageux d’entre nous.
A la guerre comme à la guerre
Nous serons à coup sûr de plus en plus nombreux à devoir faire face à la possibilité d’une souffrance que l’on estimera injuste.
Mieux vaut d’ores et déjà se préparer psycho-émotionnellement à la possibilité que malgré tous nos efforts pour surmonter courageusement ces épreuves que la Vie nous présentera, nous n’aurons guère d’autres choix, peut-être, que de constater l’ampleur du tort causé et notre impuissance manifeste à changer quoi que ce soit, au niveau matériel ou même vital, à l’oppression qui nous afflige.
Tel est le type de désarroi que traverse actuellement Wayan Puja: il a fait tout son possible, il a été au bout de ce dont il était capable, il s’est battu sans coup férir pour que le pire n’advienne pas… Et malgré ça, il a échoué.
En une seconde, il a tout perdu…
Que choisit-on de faire de cette souffrance?
Perdre un enfant est une douleur que peu d’entre nous connaissent, Dieu merci.
Mais la souffrance de père, d’homme, d’humain n’est pas propre qu’à Wayan Puja: nous sommes tous concernés.
Chaque vie happée injustement est une immense souffrance pour les survivants. Même lorsque ce n’est pas un pronostic vital qui est en jeu, mais la sécurité matérielle qui est mise en péril suite à une injustice, le résulat est le même: toute perte engendre de la souffrance.
Il n’y a pas de petite souffrance.
Chaque souffrance est une souffrance. Et chaque souffrance est suffisante pour noircir tout l’horizon, dès lors que nous perdons toute Foi en l’avenir.
Or justement, nous avons le pouvoir d’examiner toute situation, aussi dramatique soit-elle, sous l’angle de notre responsabilité individuelle, autrement dit de notre capacité à répondre d’une manière qui corresponde à qui nous sommes vraiment.
C’est là que se trouve le salut:
- Sortir de l’illusion provoquée par l’attachement à ce que nous avons accumulé au fil de nos expériences;
- Entrer dans la Vérité de qui nous sommes, l’Amour, peu importe les circonstances extérieures.
Subir passivement ou guérir activement: tel est le choix à faire.
Si nous décidons que quoi il arrive, nous en sommes responsables (à ne pas confondre avec être coupable), alors nous avons toujours le choix.
Pas forcément le choix de ce qui nous arrive bien sûr – qui choisirait de subir l’injustice de perdre un enfant?
Mais plutôt le choix de l’attitude que nous décidons d’adopter face à une épreuve donnée, aussi injuste et terrible soit-elle…
- Est-ce que l’on accepte la situation présente dans son infinie injustice que l’on reconnaît, que l’on déplore, que l’on dénonce honnêtement… mais que l’on assume pleinement afin de manifester un futur dont nous sommes responsables;
- Ou est-ce que l’on refuse sine die de traverser l’injustice pour arriver de l’autre côté du fleuve; et on passe le restant de notre vie sur la rive de la souffrance qui nous retient prisionnier du passé.
Plus nous sommes responsables, plus nous sommes en Vie.
Si on décide de se prendre en main, malgré les circonstances douloureuses que l’on subit, cela implique que l’on assume à 100% notre responsabilité dans ce qui nous arrive.
Notre responsabilité peut se limiter au seul périmètre de ce que l’on a choisi de juger acceptable pour nous – si ça me convient, j’en suis responsable et si ça ne me convient pas, j’en suis victime – ou bien on peut la considérer comme étant infinie, à l’image de la Vie.
Non seulement ce choix est entièrement entre nos mains mais, de surcroît, c’est la seule véritable manière de vivre puissamment en tant qu’être humain: se sentir habilité à répondre, quoi qu’il arrive.
C’est ça la response-habilité: être habilité à répondre d’une manière qui nous corresponde personnellement. Nous devrions tous l’être.
Injustice à exploiter
L’Injustice est là, terrible, ignoble, sans pitié… Que faire?
- Soit elle nous exploite, en extrayant de nous colère, tristesse, rancoeur, anéantissement…
- Soit c’est à nous de l’exploiter pour en extraire à notre tour force, courage, intensité, espoir…
Car même lorsque nous avons un genou à terre, il ne tient qu’à nous de relever la tête et de sonder nos coeurs attentivement. A chaque fois, nous y trouverons l’Amour, présent, qui fait battre nos coeurs- sinon nous ne serions pas en Vie (il suffit de s’en souvenir lorsque l’horizon semble sombre). 😉
Plus facile à dire qu’à faire
Exploiter cette injustice, l’utiliser à notre propre avantage plutôt qu’à notre détriment, en écoutant ce qui vibre dans nos coeurs, ne se fera bien sûr pas sans peine, ni effort, ni peur, ni pleurs, ni doutes… Il est tout à fait naturel de passer par ce genre de difficultés dès lors qu’on décide d’assumer pleinement qui on est.
Mais peu importe les circonstances, la gratitude qui vit en nous à chaque instant nous rappelle que la Vie elle-même est là, présente, en nous, bien plus puissante que tout sentiment d’injustice.
Notre force est notre solidarité
Goûtons la Vie qui nous habite et portons notre regard vers l’horizon: il y aura bientôt un nouveau matin que nous pourrons tous admirer ensemble. Vous le sentez?
C’est de là que vient la Foi: de l’acceptation que l’on peut se retrouver totalement démuni face aux turpitudes de nos expériences, mais que rien ni personne ne pourra nous ôter la gratitude d’être LA Vie.
Soyons en foi, c’est là que se trouve la joie.
Et partageons, partageons, partageons.
C’est là que notre salut, nous trouverons.
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